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ARCHIVE

Les Escapades Bordelaises
Compte-Rendu
de l'ESCAPADE BORDELAISE EXCURSION DE L'UTL
28 AVRIL 2024

Une journée ensoleillée, un dimanche et notre chère Aude FLEURY qui nous guidera , auront marqué cette agréable sortie.
Le car nous fait traverser les deux rives de la Garonne où de nouveaux quartiers sont encore en construction, avec de vertigineux immeubles de résidence ou de bureaux auront bientôt remplacé les traditionnelles « échoppes ». D'un pont à l'autre nous voici rendus à la Base Sous-Marine où nous attend le spectacle des Bassins de Lumière. Dans le noir, profitant des surfaces démesurées des murs de béton et amplifiés par l'eau pour les images et le son, la magie du spectacle peut commencer.
« De Vermeer à Van Gogh, les maîtres hollandais » constitue le morceau de choix . Les tableaux s'animent, des personnages dansent , des oiseaux planent , des navires s'enfoncent sous les coups des tempêtes ou des batailles....
Avec Vermeer nous pénétrons dans la vie quotidienne et scènes de genre autour des travaux et des jours, nous retrouvons les célébrissimes images de « La Laitière », « La Dentelière » ou « La Jeune Fille à la Perle », sont aussi présentes les peintures illustrant les arts dont les leçons de musique, ou les intérieurs d'églises avec leurs hautes voûtes.
De Rembrandt défilent les portraits si riches de contrastes de lumière, de matière et de ton, et l'on y voit aussi la si célèbre « Ronde de Nuit »
De Bloemaert apparaissent les scènes mythologiques où les dieux se livrent à la fête. Mais les humbles mortels ne sont pas en reste et participent à des danses et joyeuses agapes dans les tableaux rustiques de Van Goyen et Ruisdael.
L'hiver pointe son nez avec jeux et glissades sur les canaux gelés.
Puissance maritime tout au long de ce XVII° siècle, la Hollande est présente avec ses navires sur une mer agitée ou au cœur des batailles.
Le temps est suspendu avec les natures mortes ou « stilleven » favorables à la pause et à la contemplation.
Et puis arrive Van Gogh qui continue la lointaine lignée des maîtres hollandais par son sens de la couleur, captant la puissance du soleil, de la Provence à Auvers sur Oise , des plaines survolées par les oiseaux noirs, aux nuits étoilées. Le tout amplifié par une riche palette musicale, du baroque au romantisme.
En suivant on pouvait découvrir un spectacle consacré au travail de Mondrian dont l'évolution l'a amené vers l'abstraction , l'élaboration d'une grammaire esthétique et intemporelle. Ses grandes lignes de couleur ( rouge , jaune , bleu ) formant des carrés ou rectangles , ont fait sa réputation.
Enfant de son siècle, bercé par la musique de jazz et la structure des gratte-ciels de Manhattan, il poursuit l'évolution de la peinture dans la modernité.
D'autres spectacles ont été présentés au gré des déambulations, œuvres d'art numérique et créations contemporaines « Foreign Nature » et « Kaze, tales of the Wind ».
La tête bien remplie de sons et de couleurs nous reprenons notre car pour gagner le Jardin Public.
Mais Bordeaux regorge de travaux et cela contraint le véhicule à de savantes manœuvres que maîtrise notre chauffeure Caroline et qui voit Mireille en agent de la circulation pour faire reculer quelques voitures à un feu, notre car devant effectuer une délicate marche arrière....
Décidément elle sait tout faire notre présidente !!!!
Nous prenons notre pique-nique dans le Jardin Public, mais la pluie a tendance à s'inviter...
Puis nous allons traverser la Garonne pour gagner l'espace Darwin. Sur le site de l'ancienne caserne Niel, dans un quartier fortement marqué par son passé industriel, en bord ,de Garonne où la végétation abondante favorise les promenades offrant une vue incomparable sur la façade de la Bourse sur la rive opposée, nous allons flâner un peu.
Depuis 2006, Darwin se consacre à l'écologie et à l'altermondialisme, c'est un lieu d'échanges et de conférences sur cette thématique. On y trouve des ateliers de récupération et réparation, un skate parc couvert , une librairie, un magasin de chaussures recyclées et dans le « Magasin Général » des produits alimentaires équitables ( café, chocolat... ) avec possibilité de consommer sur place. Il y avait beaucoup de monde dans cet endroit convivial et « branché ».
Le car nous amène sur l'autre rive pour la visite guidée du quartier des Chartrons, où Aude nous attend.
Ce quartier tire son nom de l'ordre monastique des Chartreux, venus du Périgord et établi sur les Palus, ou marais qui constituent le terrain de cette partie de la ville. Ils contribuèrent à l'assèchement et l'aménagement du lieu. Après la guerre de Cent Ans les rois de France pour mieux surveiller une population parfois réticente , firent bâtir le Château Trompette ( sur l'actuel site des Quinconces ) et le Fort du Hâ ( près du palais de Justice ).Même après la destruction de ces monuments , les Chartrons sont demeurés isolés du centre de la ville , compte tenu de la nature du terrain. L'assainissement décisif se fit au 17° siècle par des ingénieurs hollandais , commandités par leurs compatriotes négociants en vins. Le quartier a en effet été le lieu de demeure des étrangers, et les hollandais ayant trouvé une technique de conservation du vin sur place ont marqué dans l'architecture leur présence : maisons dont le rez de chaussée abrite de vastes entrepôts, berges de la Garonne où s'entassent les marchandises et bateaux prêts pour l'exportation.
Nous nous trouvons sur les quais face à la Bourse Maritime , qui ne date que de 1920, malgré son style très « 18° siècle « comme la place de la Bourse !!!, sur le sommet de sa façade , une horloge est encadrée de statues représentant le Temps ( Cronos) et la Vérité ( nue comme il se doit!).
En face se trouve l' hôtel Fenwick, qui fut négociant et consul des Etats-Unis, on peut y admirer de chaque côté de la porte des rostres qui rappellent les colonnes des Quinconces.
Nous voici un peu en arrière rue Notre-Dame face à un temple protestant ( religion de beaucoup de négociants ), avec ses impressionnantes colonnes . Abandonné du culte vers 1970, il sert aujourd'hui de réserve pour les musées bordelais et de lieu occasionnel d'exposition.
Un peu en arrière nous voici devant la Cité Mondiale du Vin ( à ne pas confondre avec le célèbre bâtiment en forme de carafe situé aux Bassins à Flot ). Il est de nature récente mais les anciennes constructions qui l'entourent , avec leurs arcades , témoignent de l'immensité des chais au temps de leur splendeur , car depuis le vin est à présent conservé dans les châteaux.
Cette Cité partit dans les années 1980 d'un désir de collaboration entre vignerons bordelais et étrangers, mais les acteurs locaux préférèrent avoir leur propre façade et aujourd'hui ce bâtiment fonctionne comme centre de congrès et de bureaux.
Voici un reste des Bains Douches de la ville , avec une verrière que l'on peut apercevoir derrière les grilles et qui surplombait jusqu'à 70 baignoires, sa façade est de pierre et de brique et comporte une sorte d'étoile de David , entrecroisement de deux triangles , sujet d'inépuisables interprétations.
A présent nous sommes devant l'église St Louis des Chartrons,construite au 19° siècle dans un style néo gothique, avec une structure assez légère , car nous sommes toujours sur le sol marécageux des Palus, et le risque majeur demeure celui de l'affaissement des constructions. A l'intérieur les boiseries en acajou de l'église primitive ont été conservés et les vitraux vivement colorés illustrent la vie des saints.
Ce quartier est connu pour ses antiquaires dont le centre névralgique est le Village Notre-Dame en face de l'église.
Nous terminons au Marché des Chartrons, sur l'ancien couvent des Carmes, dont les pavillons en fer forgé rappellent le Marché des Grands Hommes. Il était ceinturé de murs, qui depuis ont été enlevés et agrandissent fortement la place.De marché il est devenu Centre Culturel et nous avons pu profiter d'une exposition de photos fort riche et éclectique , nous promener au gré des œuvres et même rencontrer et converser avec les photographes exposants.
Au final , une belle journée ensoleillée, avec des découvertes artistiques traversant toutes les époques , montrant que le Bordeaux futuriste peut harmonieusement se glisser dans les traces d'un passé prestigieux , laissant à chaque âge le soin de laisser son empreinte.
Gérard ROZUEL